Pour la bande-son de son plus beau film, Stanley Kubrick avait certes convoqué la Grande Sarabande de Haendel et le deuxième Trio pour violon, violencelle et piano de Schubert. Mais il avait aussi employé dans Barry Lyndon un certain nombre de musiques irlandaises, danses entraînantes ou airs chargés de nostalgie. C’est un peu cette atmosphère que permet de retrouver The High Road to Kilkenny, le nouveau disque de l’ensemble Les Musiciens de Saint-Julien dirigé par le flûtiste François Lazarevitch. Le programme inclut des danses populaires, mais il reflète à la fois la musique savante composée en Irlande aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le ténor Robert Getchell, à la voix idéalement haut perchée, se montre une fois de plus expert ès-langues septentrionales, puisqu’après avoir accompagné le même ensemble dans son exploration du répertoire écossais (For ever Fortune, déjà chez Alpha), il maîtrise cette fois l’idiome de l’île verte pour les sept plages chantées parmi les dix-huit de ce disque, que l’on croirait conçu pour prolonger la Saint-Patrick dans l’intimité.
The High Road to Kilkenny, 1 CD Alpha, 69’25