Autour des trois principaux madrigaux du Livre VIII, Rinaldo Alessandrini a rassemblé d’autres pièces de Monteverdi sous le titre de « Notte. Storie di amanti e de guerrieri ». En effet, les actions se déroulent la nuit ou bien les textes sont des nocturnes, et s’achèvent par le lever du soleil ( Quando l’alba in oriente, des Scherzi musicali). A l’Auditorium de Dijon, jeudi 7 avril, avec un souci de cohérence harmonique et dramatique, Alessandrini et son Concerto Italiano ont enchaîné l’ensemble d’un seul souffle. Au coeur du programme, Il Combattimento di Tancredi e Clorinda, à mi-chemin entre le madrigal et l’opéra. A-t-on jamais mieux chanté et joué, au sens musical comme au sens dramatique, cette page extraordinaire ? On peut en douter. Gianlucca Ferrarini, Testo, voix jeune, claire, ferme et bien projetée, cisèle chaque expression, frémit de rage avec une diction, un débit et une longueur de voix splendides. Les cinq autres chanteurs ne sont pas en reste et leur ensemble s’entend merveilleusement avec les cinq cordes, le clavecin et le continuo des deux théorbes. La longue et assidue fréquentation des madrigaux de Monteverdi par Rinaldo Alessandrini, son intelligence du texte et de sa rhétorique lui permettent de conduire un récit bouleversant de vie et d’émotion.
Notte. Storie di amanti e di guerrieri. Concerto Italiano. Direction musicale : Rinaldo Alessandrii. Opéra de Dijon, Auditorium, 7 avril 2016, 20 h