Rouen 2016-17, soirées libertines en vue

« Le libertinage est un courant qui revendique le droit de penser et agir librement, jusqu’aux plaisirs de la chair », affirme Frédéric Roels, directeur de l’Opéra de Rouen/Haute Normandie. « Il est important aujourd’hui de continuer à interroger la liberté de penser et d’action face au double péril du politiquement correct et de l’intégrisme religieux. La liberté de comportement fait la diversité de notre monde. » Pour la saison 2016-17, on fera donc confiance à la scène normande pour fuir la bien-pensance et braver les interdits. Dès septembre, Frédéric Roels ouvrira le bal en mettant lui-même en scène Così fan tutte. La saison offrira aussi, assez logiquement, The Rake’s Progress, dont on comprend sans peine le lien avec la thématique de la saison. Avec La Bohème , on peut concevoir que les étudiants du Quartier Latin représentent une forme de liberté. Comme c’est désormais l’habitude à Rouen, il y aura aussi un opéra participatif, Tistou les pouces verts, de Sauguet, qui donnera au public la liberté de monter sur scène. Nettement moins évidente, la reprise de Didon et Enée, que dirigera Vincent Dumestre à la tête de son Poème Harmonique : qui aurait cru que les héros de Virgile étaient adeptes du libertinage ? Enfin, ne faisons pas la fine bouche, car avec 69 spectacles et 111 représentations, non seulement au Théâtre des Arts mais également dans la Chapelle Corneille, les Rouennais auront de quoi échapper à la pensée (musicale) unique.