Son nom ne vous dit peut-être encore rien, mais le compositeur américain Mohammed Fairouz, né en 1985, aura le privilège de voir cette saison deux de ses opéras donnés en création mondiale. Depuis toujours attiré par la voix, auteur de nombreux cycles de mélodies, il avait déjà écrit Sumeida’s Song (Boston, 2011), opéra situé dans l’Egypte d’aujourd’hui. Creusant toujours plus la veine politique dans laquelle il a choisi de se situer, Mohammed Fairouz frappera un grand coup au premier trimestre 2017, d’abord avec The Dictator’s Wife, en janvier à Washington, puis avec The New Prince, en mars à Amsterdam. Dans le premier, l’épouse d’un dictateur se plaint de devoir répondre des atrocités par son mari, caché dans leur salle de bains tandis que le pays s’écroule. Dans le second, Machiavel revient à notre époque où il rencontre Bill Clinton et Monica Lewinsky, Dick Cheney et Ben Laden… Et ce n’est pas tout, puisque de la collaboration du compositeur avec Mohammed Hanif, librettiste de The Dictator’s Wife, naîtra prochainement Bhutto, d’après les aventures de Zulfikar et Benazir, qui sera créé en 2018 à l’Opéra de Pittsburgh par Nathan Gunn et Kate Lindsey. Avec Mohammed Fairouz, l’opéra du XXIe siècle sera politique ou ne sera pas.