Depuis leur première parution en 1939, le succès des Contes du chat perché de Marcel Aymé ne se dément pas. Ce n’est pas la Comédie-Française qui dira le contraire, où l’on créera le mois prochain Le Cerf et le chien, après la reprise, la saison dernière, du spectacle Le Loup créé en 2009. Sur le même principe, la compagnie In-Sense a eu l’idée, dans le prolongement du succès d’Antoinette la poule savante, de commander à Isabelle Aboulker la mise en musique d’un autre de ces contes, en l’occurrence « Les Boîtes de peinture ». Sur un sujet délicieusement surréaliste (la métamorphose des animaux peints par Delphine et Marinette), la compositrice a conçu une partition qui passe souplement du chanté au parlé, le plus souvent en mélodrame, avec des mini-airs aptes à séduire un très jeune public : « à partir de 5 ans », suggère judicieusement l’affiche du spectacle donné au Ciné XIII Théâtre jusqu’à la fin de l’année. Le titre Un Conte du chat perché laisse même entendre que d’autres viendront peut-être, ce dont on aura tout lieu de se réjouir s’ils sont aussi bien servis par les protagonistes d’Antoinette la poule savante : la mezzo Marie Blanc, dont le chant sensible évoque parfois Les Parapluies de Cherbourg, et le baryton Philippe Scagni, aussi à l’aise dans le rôle du chien que de l’âne ou du bœuf. En effet, la prouesse n’est pas mince, pour deux chanteurs et un pianiste, que de narrer l’histoire de deux fillettes confrontées à toute une basse-cour…
Un Conte du chat perché, d’après Marcel Aymé, opéra jeune public composé par Isabelle Aboulker, tous les mercredis et samedis à 15h30 et tous les jours sauf le dimanche pendant les vacances scolaire, jusqu’au 30 décembre, Ciné XIII Théâtre (Paris 18e).