Une pétition contre les opéras de Stockhausen

La saison dernière, les représentations bâloises de Donnerstag aus Licht avait suscité des remous, parce que la fondation Stockhausen s’opposait à la mise en scène de Lydia Steier. Cette fois, c’est du public néerlandais qu’émane l’hostilité envers les représentations de l’intégralité du cycle Licht prévues par Pierre Audi en 2019, juste avant son départ de l’Opéra d’Amsterdam, en coproduction avec le Holland Festival et le conservatoire de La Haye. Une pétition est disponible sur Internet, dont le but est d’interdire cette programmation. Emane-t-elle de rétrogrades insensibles au charme des quatuors d’hélicoptères ? Certes, le texte invoque une musique qui ne peut être comprise que par des oreilles et des cerveaux exercés, et estime qu’il serait préférable de monter des opéras véristes, les grands oubliés de la programmation actuelle du DNO, mais ce n’est pas tout. Aux questions d’ordre technique et financier s’ajoute cet argument massue : en 2001, Stockhausen déclara que les attentats du 11 Septembre constituaient « la plus grande œuvre d’art jamais réalisée ». A l’heure où le terrorisme se porte bien, sinon de mieux en mieux, cette déclaration sonne mal, il est vrai, mais Stockhausen n’est sûrement pas le seul créateur dont il vaut mieux oublier les opinions pour ne retenir que les œuvres.  Si Pierre Audi ne parvient pas à ses fins à Amsterdam, il pourra peut-être monter les sept opéras de Stockhausen dans le cadre du festival d’Aix…