Avenches et ses arènes romaines d’Aventicum, c’est un peu Vérone en petit. Mais aussi tout l’environnement très sympathique d’une petite ville accueillante, non loin des sites touristiques des bords des lacs de Morat et de Neuchâtel. Depuis 1995 s’y déroule un festival annuel qui a connu un très grand succès, jusqu’à ce que la fréquentation s’érode. Les raisons en sont multiples, qui ne sont pas liées à la qualité des spectacles unanimement reconnue. Ce sont les mêmes problèmes rencontrés à Vérone et à Orange, où seules des super-vedettes internationales peuvent encore attirer les foules qui se détournent d’un répertoire « de plein air » trop répétitif.
À Avenches comme ailleurs, les œuvres programmées (Aïda, Nabucco, La Flûte enchantée, La Traviata, Il Trovatore, Don Giovanni, Lucia di Lammermoor, La Bohème, Le Barbier de Séville, Madama Butterfly) ne suffisent plus à faire venir le public en nombre suffisant pour assurer l’équilibre financier (Nabucco en 1999 : 52 000 spectateurs, Madama Butterfly en 2016, seulement 18 000). Alors que des conditions climatiques de ces dernières années, très défavorables, avaient commencé à creuser un déficit, une position de repli couverte, récemment aménagée, n’a pas non plus suffi à inciter le public à réserver ses places à l’avance. Jusqu’à présent, 95 % du financement était assuré par la billetterie, les sponsors et les dons. En 2016, il a manqué plus de 1000 spectateurs pour boucler la trésorerie. Aujourd’hui, seuls les pouvoirs publics pourraient permettre au festival de perdurer.
Le conseil de fondation du Festival cherche maintenant de nouveaux financements, des partenariats et des collaborations avec d’autres festivals. Mais en tout état de cause, le Festival n’aura pas lieu en 2017. Pour la suite, une nouvelle formule biennale est à l’étude, et fin juin 2018 aura lieu la 23e édition du Festival avec un spectacle mettant en scène des airs et des extraits des plus célèbres opéras et comédies musicales. Donné quatre fois, il fera appel à des solistes de renommée internationale. Souhaitons que la formule rencontre son public.