L’ensemble Le Palais Royal – orchestre et chœur – se produit sous la direction de son fondateur Jean-Philippe Sarcos. Son credo « Rendre unique l’expérience de chaque concert ». Promesse tenue pour Les Saisons de Haydn, œuvre testament et modèle de classicisme où l’on sent pointer le romantisme. Jean-Philippe Sarcos possède l’art de susciter l’écoute active. Avant de diriger, les yeux dans les yeux, il parle au public. Avec des mots simples qui recherchent la connivence, il lui raconte, il lui explique, il le met en appétit. Avec lui, la musique se partage. C’est d’autant plus facile pour nous, quand cette œuvre humaniste est donnée dans sa version originale en français. Il faut le souligner, son livret par Gottfried van Swieten, d’après The Seasons, poème épique anglais de James Thomson a été publié dans une double édition en 1802, en même temps que celui de la version allemande. Selon sa correspondance, Haydn préférait que les œuvres soient chantées dans la langue du pays où elles étaient jouées.
Dans le cadre unique de la Salle historique de l’ancien conservatoire, construite au début du XIXe siècle où tant d’œuvres ont été crées ou exécutées, en présence de fameuses personnalités du monde musical et des Lettres, l’orchestre d’instruments d’époque en parfaite symbiose, un chœur chantant sans partition, et trois solistes à l’excellente diction et à l’engagement dramatique sans faille — Clémence Barrabé, soprano mutine à la voix pure, Sébastien Obrecht, ténor lyrique à souhait, Aimery Lefèvre, baryton basse convainquant — nous ont fait vivre un moment de grâce totale. Et comme Sarcos nous y invite dans son éditorial, on est prêts à voter Haydn « parce que c’est bon pour la santé et le moral ». Prochain concert ce soir, vendredi 3 mars, au même endroit, à 20h30. Puis, des extraîts, concerts « coup de foudre » en tournée, à Nancy, Meaux et Rouen dédiés aux jeunes de 13 à18 ans éloignés de la culture (plus d’informations).