Forum Opéra

Passions Baroques à Montauban, quand la délectation n’est pas morose

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Brève
14 mars 2017
Passions Baroques à Montauban, quand la délectation n’est pas morose

Infos sur l’œuvre

Détails

Pour la soirée de clôture du festival Passions Baroques à Montauban Jean-Marc Andrieu, son directeur artistique, a conçu un programme de musique italienne avec le Salve Regina d’Alessandro Scarlatti et le Stabat Mater de Pergolesi. Quand le premier meurt à Naples en 1725 – l’on ne sait pas à quelle date il a composé ce Salve Regina – le second y est encore étudiant et il ne terminera son Stabat mater qu’en 1736, peu avant de mourir prématurément. Le même terroir semble, en dépit des différences de génération et de formation, avoir donné des fruits voisins, pour des musiciens ayant tous deux cherché la gloire en écrivant des opéras. Leurs compositions ont en commun ce mélange d’émotion concentrée liée au sujet et d’exubérance vocale caractéristique de la musique religieuse napolitaine. Car si le thème est grave, la concurrence sévère entre les institutions religieuses et leurs mécènes conduit souvent à une surenchère ornementale suspecte de frivolité. Ecrites l’une et l’autre pour deux voix, soprano et alto, elles sont présentées ici par l’orchestre Les Passions dans une configuration orchestrale minimale. Cinq instrumentistes pour Scarlatti, deux violons et une basse continue à l’orgue, au violoncelle et au théorbe, sept pour Pergolesi, les mêmes plus un alto et une contrebasse. Entre l’effectif réduit de ces virtuoses, dont l’exécution est d’une netteté immaculée, et le parti-pris par Jean-Marc Andrieu de diriger au scalpel, les œuvres prennent une densité inhabituelle. Pergolesi grince parfois et si cela surprend on se souvient que les dissonances à vocation expressive ne sont pas absentes de l’opéra Il Flaminio, contemporain du Stabat Mater. Mais ces versions expurgées de graisse et de sucre n’en sont pas pour autant « light » : la vigueur des lignes n’exclut ni le galbe du contour ni les diaprures du son. Ce superbe travail orchestral soutient les solistes vocaux, Magali Léger et le contre-ténor Paulin Bündgen. L’association est heureuse car leurs timbres se marient délicieusement et leur interprétation révèle le même raffinement. On voudrait écouter avec le recueillement requis par le sujet, mais comme ce chant est source constante de plaisir, même quand il évoque la douleur ! Et ainsi un auditoire dont le silence absolu indique la concentration a été conduit à une délectation peut-être coupable, mais qui n’avait rien de morose ! 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
VIGNETTE

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Radio Classique décerne ses trophées 2023

Brève

Pas de salaire au Mai musical florentin

Brève

Le concours La Maestra ouvre ses inscriptions

Brève

Coupes au Royaume-Uni : dissolution des BBC Singers

Brève