Après avoir été fermée en juillet 2015 pour 18 mois de travaux qui ont permis la restauration de 8000 m2, 15 escaliers, 307 locaux et 850 luminaires, la Salle Favart ouvrait ses portes hier le temps d’un concert privé organisé par la Fondation Bettencourt Schueller. Créée en 1987 avec la mission de « donner des ailes au talent pour contribuer à la réussite et au rayonnement de la France », cette fondation veut notamment promouvoir le chant choral à travers la création du prix Liliane Bettencourt qui distingue chaque année un ensemble vocal professionnel. C’est ainsi qu’en une vingtaine d’années ont été primés et soutenus la plupart des chœurs qui font aujourd’hui la renommée de l’art vocal français. Le concert présentait cinq d’entre eux – Ensemble de Caelis, Ensemble Aedes, Les Cris de Paris, La Créa d’Aulnay-sous-bois et la maîtrise populaire de l’Opéra Comique – dans un programme éclectique allant des Prophéties des Sibylles de Philippe Hersant à Oliver, une comédie musicale de Lionel Bart (1930-1999).
Si les oreilles étaient à la fête avec une acoustique magnifiée par le répertoire interprété et la disposition des choristes sur scène et dans la salle, les yeux n’étaient pas moins comblés. Les travaux de restauration ont transformé un théâtre que l’on avait perdu l’habitude de regarder tant le temps en avait terni l’éclat. Treize entreprises en ont remis à neuf les ornementations, dorures, boiseries et autres éléments de décoration. On a rendu aux tentures leur couleur rouge originelle. Une ceinture de lumière donne l’impression de voir la coupole peinte par Benjamin-Constant pour la première fois. L’éblouissement est tel que le Grand Foyer paraît lui aussi métamorphosé alors que sa restauration date de 2012. Si le reste des travaux – mise aux normes, accessibilité, renforcement de la sécurité… – n’est pas visible, l’air, chaud ou froid selon les saisons, soufflé par les 850 bouches d’aération installées, devrait apporter un confort appréciable les soirs de représentation. Ouverture officielle : le 26 avril avec Alcione de Marin Marais dirigé par Jordi Savall et mis en scène par Louise Moaty.
Le cadre de scène © C. Rizoud |
Une des 850 bouches d’aération © C. Rizoud |
Aperçu de la salle © C. Rizoud |
La coupole de Benjamin-Constant © C. Rizoud |
Changement des tentures et des velours de la salle © Sophie Brion |