Annoncée la semaine dernière, la saison lyrique genevoise 2017-18 se tiendra de nouveau pour l’essentiel au Théâtre des Nations. Depuis sa mise en service en 2016*, cette salle temporaire a rempli son office au-delà de toute espérance avec notamment une baisse notable de la moyenne d’âge du public. Le retour dans le Grand Théâtre est prévu en septembre 2018. Le bâtiment éphémère devrait alors céder sa place à une nouvelle Cité de la Musique. Rien n’est perdu pour autant. Vendue à un producteur chinois privé de spectacles, la structure devrait être installée à proximité de Pékin ou Hong Kong – on ne sait pas trop encore. Tout comme on ne sait pas si les éléments en bois seront ou non intégralement transportés de l’Europe vers l’Asie. Quid par exemple de la poutre de 46 mètres de long qui soutient aujourd’hui la charpente ? Sera-t-elle débitée en morceau, charroyée telle quelle ou laissée sur place ? Peu importe, ces considérations pratiques intéressent peu les amateurs d’art lyrique.
Plus signifiant, en revanche sera le retour en ses murs de l’Opéra de Genève. Cette mutation coïncidera avec la dernière saison de Tobias Richter. Devrait alors se tourner une page dont l’actuel directeur de la deuxième institution lyrique suisse en termes de budget (60 millions d’euros environ) se félicite qu’elle coïncide naturellement avec son départ à la retraite. Charge à une nouvelle équipe de prendre les rênes d’un nouveau projet. Vous avez dit retraite ? En fait pas vraiment. Si le fils du célèbre chef d’orchestre Karl Richter ne veut pas reprendre de responsabilités institutionnelles, trop liées à des tâches managériales, des recherches de subsides et des discussions politiques, il n’envisage pas pour autant de cultiver son jardin. Il gardera un œil sur le Festival de musique classique Montreux-Vevey (qui fête cette année sa 72e édition), continuera d’enseigner, se consacrera à la mise en scène (il étrennera à l’Opéra de Genève cette nouvelle casquette en septembre 2017 avec Les Noces de Figaro) et, fort de son expérience, pourrait accompagner de ses conseils l’implantation en Chine du Théâtre des Nations. Quant à son successeur, son nom sera annoncé avant l’été prochain. Les paris sont ouverts.
* Voir brève du 3 février 2016