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Cinq questions à Sergey Romanovsky

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5 questions
15 mai 2017
Cinq questions à Sergey Romanovsky

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Un premier Edgardo dans Lucia di Lammermoor à Toulouse, du 19 au 30 mai, suivi la saison prochaine à Lyon d’un Don Carlos de Verdi dans sa version française, nous invite à mieux faire connaissance de Sergey Romanovsky, jeune ténor russe au parcours déjà prometteur.


Vous êtes encore un jeune chanteur peu connu d’une partie du public français. Quel est votre parcours ?

J’ai commencé à chanter à l’âge de seize ans et j’ai eu mon premier rôle deux ans après, à dix-huit ans. Ma voix, mon timbre étaient là dès le début, c’était naturel. J’ai étudié la musique au conservatoire Tchaïkovski de Moscou, puis j’ai travaillé à ‘Académie de l’Art choral Victor Popov aux côtés du maestro Dmitry Vdovin qui est actuellement le directeur artistique du programme des jeunes artistes du Bolshoï. J’ai ensuite intégré l’Ecole Internationale d’Art lyrique de Moscou (2006-2007). Aujourd’hui, bien que jeune encore, j’ai pu acquérir une certaine expérience en ayant chanté une trentaine de rôles principaux dont quelques-uns en France (ndlr : Antenore dans Zelmira à Lyon en 2015 par exemple). C’est un plaisir de chanter ici à chaque fois, dans ce beau pays au patrimoine si riche. J’aime la France !

Quel répertoire vous correspond le mieux ?

Le belcanto ! Le compositeur que je connais le mieux est Rossini. J’ai interprété beaucoup de ses rôles dans Cenerentola, Il Barbiere di Siviglia, L’Italiana in Algieri, Il Viaggio a Reims… Je me sens vraiment  à l’aise dans les rôles principaux d’Otello, de Zelmira, dans les Rossini serie. Ces opéras mettent en scène deux types de ténors : un léger et un plus central, avec plus de notes graves et c’est ce qui me correspond parfaitement. J’ai également chanté quelques rôles verdiens tels que le duc dans Rigoletto ou Alfredo dans la Traviata en janvier dernier à Londres avec Joyce El-Khoury en Violetta.

Vous allez passer en mars 2018 à l ‘Opéra de Lyon de l’agilité rossinienne au rôle sombre et grave de Don Carlos de Verdi, dans sa version parisienne, en français et en cinq actes. : c’est audacieux !

J’ai déjà chanté dans Faust et Rigoletto. Ces rôles, tout comme celui d’Edgardo, constituent une sorte de préparation pour Don Carlos. De plus, la version française et la version italienne n’ont pas les mêmes prérogatives vocales : la langue française est plus douce, plus mélodique. La version italienne sonne plus dramatique et le rôle est plus lourd vocalement. Enfin, les représentations auront lieu dans un petit théâtre avec une bonne acoustique, ce qui facilite la projection vocale et nécessite moins de puissance.


Sergey Romanovsky, Edgardo dans Lucia di Lammermoor à Toulouse © Patrice Nin

Edgardo dans Lucia di Lammermoor à Toulouse est aussi une prise de rôle.

Lucia di Lammermoor est une pièce maitresse de l’œuvre de Donizetti et c’est l’un de ses plus beaux opéras. La musique est extrêmement riche et je ne saurais vous décrire les sentiments qui me traversent lorsque je l’écoute. Le rôle d’Edgardo est périlleux car il faut surmonter les difficultés de la partition et maîtriser ses émotions dans les moments les plus tragiques. Je dois veiller à garder une certaine distance vis à vis de ces moments bouleversants, notamment dans la deuxième partie de l’opéra. Le Maestro Benini nous guide beaucoup : pour le sextet par exemple, il nous demande d’avoir un chant nuancé, coloré alors que généralement c’est un passage qui est chanté forte. Les collègues sont également excellents. J’ai déjà chanté avec Nadine Koutcher dans la Traviata à Santiago et avec Vitaliy Bilyy dans Traviata mais à Savona, en Italie.

Vous retrouvez cet été Rossini à Pesaro…

Oui, je chanterai dans le rare Siège de Corinthe aux côtés de Luca Pisaroni, John Irvin et Nino Machaidze puis j’aurai la chance de faire partie d’un concert de trois ténors avec John Irvin et Michael Spyres que je connais très bien, c’est un ami. Je suis très content et je pense que ce sera un beau moment. Je ne peux pas vous dévoiler le programme, c’est un secret (rires) mais je peux vous dire qu’il sera aussi périlleux qu’intéressant !

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