Voici une nouvelle production qui devrait, en matière de mise en scène, rallumer la querelle entre anciens et modernes, si tant est qu’elle soit éteinte. Claus Guth dans La Bohème à l’affiche prochainement de l’Opéra national de Paris prend tellement ses distances avec le livret de l’œuvre qu’il envoie Mimi et Rodolphe dans l’espace aux 3 et 4e actes. Déjà les réseaux sociaux grognent, s’étonnant du bien-fondé de cette nouvelle mise en scène alors que la précédente production, signée Jonathan Miller, avec pourtant plus de vingt années de vol au compteur, continuait d’après une majorité de remplir son office. Deux distributions en alternance, l’une dominée par Sonya Yoncheva en Mimi, l’autre marquée par la présence prometteuse de Benjamin Bernheim en Rodolfo, ne suffisent pas à apaiser les esprits. Lohengrin et Rigoletto, les deux précédentes collaborations de Claus Guth avec l’Opéra de Paris, avaient déjà suscité des réactions variées. Discussions à prévoir dès le 1er décembre, date de la première représentation de cette Bohème et même au-delà : la mise en scène de Jephta, un des prochains spectacles proposés par l’Opéra de Paris, est également signée Claus Guth.