Réouverture du Châtelet, lent retour du classique

Rien ne sera peut-être plus jamais comme avant, mais avec sa réouverture prévue en septembre 2019, le Châtelet rouvre enfin ses portes à la musique dite classique (curieusement, la conférence de presse donnée le 27 mars n’a pas mentionné la Passion selon saint Jean que doit mettre en scène Calixto Bieito  et que doit diriger Christophe Rousset en juin prochain : on nous assure néanmoins qu’elle aura bien lieu, à l’occasion d’une petite réouverture avant la grande réouverture). En dévoilant leur première saison à la tête du théâtre parisien, Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot dit Prévost ont beaucoup insisté sur tout ce qu’il y aurait d’innovant, de radical, d’extraordinaire et de risqué dans leurs spectacles, mais on y trouve aussi quelques points d’ancrage sûrs. L’opéra revient en janvier 2020 avec un spectacle qui a fait ses preuves à Glyndebourne en 2015 et en 2018, le renversant Saül de Haendel monté par Barrie Kosky. A la tête de son chœur et son orchestre MusicAeterna, en résidence pour plusieurs années, Teodor Currentzis offrira notamment un concert Rameau, le Requiem de Mozart et celui de Fauré. On pourra voir Les Sept Péchés capitaux de Kurt Weill chorégraphiés par Pina Bausch. Et l’Orchestre de chambre de Paris proposera six déjeuners-concerts. Pour le reste, il y aura de la comédie musicale (Un Américain à Paris, créé in loco en 2014, fera son grand retour, accompagné de quelques nouveautés), du ballet et de la chanson, avec entre autres Perle noire, spectacle conçu par Peter Sellars et où Julia Bullock ranimera le souvenir de Josephine Baker. La saison sera mise en ligne le 29 mars sur le site du théâtre.