Evoqué l’an dernier lorsque nous l’avions rencontré, le prochain album de Roberto Alagna rend hommage à Enrico Caruso. Non un « biodisc », comme beaucoup en ce moment, mais un enregistrement dans le même esprit que l’album Mariano. « J’ai respecté le style Caruso, comme on le fait pour les compositeurs. Caruso était un véritable créateur. J’ai scrupuleusement adopté, de la manière la plus précise possible, sa façon de chanter, d’émettre le son, son phrasé particulier. », explique le ténor dans un long texte en forme de confession, « Mon intention a été de le célébrer tout en conservant mon identité vocale. J’ai suivi ses tonalités, j’ai même veillé à reproduire ses respirations dans la mesure du possible, à ouvrir certains sons là où Caruso les ouvrait, à en couvrir d’autres là où il les couvrait. ».
Comme pour Mariano, Yvan Cassar a pris en charge les arrangements en même temps que la direction d’orchestre : « Pour Yvan, le challenge était identique. Il fallait qu’ensemble nous entrions dans le monde de Caruso, que je me glisse dans sa peau, dans son esprit. Yvan devait entrer dans le mien, tout en dirigeant. Lui est aussi arrangeur. Il a donc fallu qu’il plonge littéralement dans cet univers, qu’il retranscrive les orchestrations car on ne possède pas de trace écrite de celles de Caruso. ».
De l’aveu même de Roberto Alagna, établir le programme fut difficile (voir ci-dessous) : « Il y a près de 300 airs et autant de possibilités. Il fallait bien sélectionner un nombre réduit de titres. J’ai voulu montrer un éventail de tous les aspects du style et des goûts personnels de Caruso, et présenter un disque qui lui ressemble et révèle certains traits de sa personnalité. Son répertoire était très éclectique, que ce soit en termes de compositeurs (Tchaïkovski, Gomes, Rubinstein etc.) et de genres. La palette est large, du solo lyrique accompagné au piano ou par l’orchestre, au duo ou au trio d’opéra mais aussi la chanson napolitaine, la chanson populaire dont il était un grand défenseur, les mélodies, la musique sacrée … J’ai tenu à ce que tout cela soit présent dans cet album. » Sortie annoncée le 8 novembre 2019.
1. Lucio Dalla: Caruso [2019]*
2. Gioacchino Rossini: Petite Messe Solennelle – Domine Deus [1920]*
3. Georg Friedrich Haendel: Xerxes, Act I – Frondi tenere e belle … Ombra mai fu (Largo) [1920]*
4. Carlos Gomes: Salvator Rosa, Act I – Mia piccirella [1919]*
5. Giovanni Battista Pergolesi: Nina [1919]*
6. Anonymous, set by Louis Niedermeyer: Pieta, Signore [1918]*
7. Anton Rubinstein: Néron, Act II – O lumière du jour [1917]*
8. Teodoro Cottrau: Santa Lucia [1916]*
9. Giacomo Puccini: La Boheme, Act IV – Vecchia Zimarra, Senti [1916]*
10. Carlos Gomes: Il Guarany, Act I – Sento una forza indomita (Duett) [1914]*
11. Piotr I. Tchaïkovsky: La sérénade de Don Juan [1914]*
12. Jules Massenet: Élégie (plus Violin) [1913]**
13. Helen Rhodes (aka “Guy d’Hardelot »): Parce que (Because) [1912]*
14. Giuseppe Verdi: I Lombardi, Act 3 – Qual voluttà trascorrere (Trio) [1912]*
15. Emanuele Nutile: Mamma mia che vo’ sapé [1909]*
16. Georges Bizet: I Pescatori Di Perle, Act I – Mi Par D’udire Ancora [1904]**
17. Ruggero Leoncavallo: Mattinata [1904]**
18. Francesco Cilea: Adriana Lecouvreur, Act II – No, piú nobile [1902]**
19. Jules Massenet: Manon, Act II – Chiudo Gli Occhi [1902]**
Bonus Vintage :
20. Ernesto de Curtis: Tu ca nun chiagne [1919]**
* Avec Orchestre
** Avec Piano