Coronavirus : deux poids, deux mesures dans la fermeture des salles ?

L’interdiction des rassemblements de publics de plus de 1 000 personnes est gérée de manière bien différente suivant les théâtres concernés. De son côté, l’ONP communique ainsi sur sa fermeture temporaire : « En conséquence de l’arrêté publié au Journal Officiel le 9 mars, portant diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus Covid-19, dont l’interdiction des rassemblements publics de plus de 1 000 personnes, l’Opéra national de Paris se voit dans l’obligation d’annuler toutes les représentations des spectacles suivants ».  Du sien, le Théâtre des Champs-Elysées (privé) se montre plus désireux de maintenir sa programmation, et bizarrement moins soumis à cette « obligation d’annuler » : « Suite à la décision gouvernementale d’interdire les rassemblements de plus de 1000 personnes, le Théâtre des Champs-Elysées maintient les représentations prévues entre le 15 mars et le 15 avril en limitant l’accès aux salles à 1000 personnes pour les concerts et représentations concernés ». 
Le coût d’un spectacle ne comptant que pour environ 20% des dépenses de l’ONP (le reste étant quasiment des coûts fixes), on a du mal à comprendre le choix économique de cette scène de ne pas lever le rideau avec une jauge réduite, même au quart. Finalement, entre la grève (45 jours), le coronavirus et les congés d’été, on comptera sur les doigts d’une ou deux mains les représentations qui auront bel et bien eu lieu dans cette institution peu pressée de reprendre sa programmation.