On en sait un peu plus sur les ambitions de l’Opéra de Paris en termes de renouvellement de son modèle économique, et en particulier sur sa future plateforme de streaming qui devrait ouvrir courant décembre. Le service est pour l’instant baptisé L’Opéra chez soi : une appelation ni très internationale… ni très originale puisque c’est déjà le nom adopté par l’Opéra Royal de Wallonie-Liège. Le service permettra aux internautes d’accéder à des représentations de la scène nationale remontant jusqu’à 2012, après rachat des droits par l’ONP. Lors du premier confinement, à partir du 17 mars, l’Opéra national de Paris avait mis en ligne chaque semaine un opéra ou un ballet dans son intégralité. Des millions d’internautes avaient ainsi pu visionner gratuitement 13 opéras et 8 ballets. Le 13 novembre dernier, l’ONP avait proposé, via sa page Facebook, un accès payant à une représentation en direct d’une soiré de ballets contemporains : Exposure, Clouds Inside, Et si, trois créations des chorégraphes Sidi Larbi Cherkaoui, Tess Voelker et Mehdi Kerkouche. Moyennant 4,49€, 5.000 spectateurs avaient suivi en direct le spectacle, puis 1.500 autres en différé, la représentation étant disponible 48 heures : un résultat qui est loin d’être ridicule. Selon Martin Ajdari, directeur-adjoint de l’Onp, l’objectif est « de trouver un modèle économique qui permet de valoriser les œuvres diffusées et de répondre aux craintes exprimés par les artistes invités, par les artistes maison et par des producteurs que la diffusion gratuite dévalorise le produit créatif et leur interprétation de l’œuvre« . La nouvelle plateforme proposera également des ateliers et des masterclass avec le Ballet, l’Académie, l’orchestre ou l’Ecole de danse. Les conditions financières ne sont pas connues à ce jour : on évoque un mélange de gratuité et de tarifs peu élévés (autour de 5 euros) pour les reprises et un tarif à la scéance de 10 à 15 euros pour les représentations en direct. Une représentation en direct de La Bayadère devrait faire partie des titres accessibles pour le lancement expérimental, mi-décembre. Pour les opéras, les négociations seraient toujours en cours avec Jacob Delafon, l’appareillage sanitaire constituant comme on le sait un must des mises en scène contemporaines vues ces dernières saisons.