Le point presse de ce jour de l’Opéra National de Paris devait être essentiellement dédié à la programmation de la nouvelle saison. Mais celle-ci étant déjà connue des médias depuis déjà dizaine de jours (voir brève du 10 mai dernier), le propos s’est rapidement porté sur l’impulsion socio-culturelle que la direction entend désormais donner à l’institution parisienne, laquelle a aussi une vocation nationale réaffirmée ici à plusieurs reprises.
C’est sous le signe de la diversité et de la transversalité, qu’Alexander Neef, flanqué d’Aurélie Dupont pour la danse et de Myriam Azouzi responsable de l’Académie de l’ONP, a déroulé le programme de la nouvelle saison qui visite les répertoires français, italien et allemand, des rives classiques aux plus contemporaines. L’accent a été notamment mis sur l’ouverture de la saison avec 7 deaths of Marias Callas, la création française de A quiet Place de Leonard Bernstein, et la reprogrammation du Faust dans la mise en scène de Tobias Kratzner, qui a déjà fait l’objet d’une diffiusion en streaming le 26 mars dernier. Les oeuvres du 20e siècle, ne sont pas en reste, avec six productions dont une nouveau Wozzeck. En réponse à une question posée en toute fin d’intervention, Alexander Neef a indiqué qu’il « ne fallait pas s’inquiéter de l’absence de stars dans cette programmation », compte du temps restreint dont il a disposé pour composer cette nouvelle saison. Ce qui donne d’ailleurs l’occasion à divers chanteurs de faire leurs débuts sur la scène de l’ONP, telle Angel Blue, notamment.
Comme faisant écho à une allocution filmée de Gustavo Dudamel, réitérant les propos tenus lors de la conférence de presse du 16 avril dernier, Myriam Azouzi a exposé les objectifs de l’Académie de l’ONP, laquelle accueille cette année 12 chanteurs en résidence, 4 Chefs de chant, et une metteuse en scène : des prestations hors les murs (partenariat avec l’Opéra de Dijon notamment et l’Outre Mer avec la Guyane), une programmation jeune public plus étoffée, et des actions avec divers partenaires impliqués dans la vie sociale (institutions socio éducatives, centre d’hébergement d’urgence, écoles spécialisées) pour que l’opéra s’adresse à tous.
« L’Opéra National de Paris doit être sans frontière, inclusif et engagé à travers un nouveau programme porté par trois objectifs : créer, s’ouvrir et transmettre », rappelle en forme de conclusion Alexander Neef, l’objectif étant de rapprocher l’institution des populations éloignées (« l’Opéra de Paris a une vocation nationale ») et de lui conférer un role social accru focalisé tout à la fois sur l’humain et aussi l’environnement (« L’ONP doit être également éco-responsable »).
L’ONP se veut être acteur de son temps. Vaste projet s’il en est dans une société en perpétuelle mutation.