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Mahler

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CD
26 janvier 2010
Le baryton verni

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Christian Gerhaher
Mahler: Lieder

1 Rheinlegendchen
2 Ich ging mit Lust
3 Frühlingsmorgen
4 Ablösung im Sommer
5 Wer hat dies Liedlein erdacht?
6 I. Wenn mein Schatz Hochzeit macht
7 II. Ging heut morgen über’s Feld
8 III. Ich hab’ ein glühend Messer
9 IV. Die zwei blauen Augen
10 Zu Straßburg auf der Schanz
11 Das irdische Leben
12 Nicht wiedersehen
13 Phantasie
14 Wo die schönen Trompeten blasen
15 I. Blicke mir nicht in die Lieder
16 II. Ich atmet’ einen Lindenduft
17 III. Um Mitternacht
18 IV. Liebst du um Schönheit
19 V. Ich bin der Welt abhanden gekommen
20 Urlicht

Christian Gerhaher, baryton
Gerold Huber, piano

1 CD RCA

 

Je crois que si quelqu’un se levait un matin, forcément du mauvais pied, et que l’envie lui prenait de trouver quelque chose à redire sur l’art de Christian Gerhaher, au bout du compte, il trouverait forcément. C’est la vie. Mais à l’écoute de ce disque, ce qui me frappe comme une curiosité à la fois saisissante et inédite, c’est l’absence manifeste de défaut. Certes, ce qui fait d’un chanteur un grand musicien, c’est sans doute la compilation de ses défauts et de ses qualités, les uns ne se départissant pas des autres.

Mahler, justement, par sa posture musicale et philologique, appelle les voix grumeleuses, les timbres abîmés, les âmes qui se cherchent. Tout chez lui se dissocie de l’angélique Gerhaher, de ses délicates postures de fridolin verni qui trouverait refuge dans les partitions du débonnaire Millöcker. Et pourtant, dans ces pages d’un romantisme échevelé, c’est avant tout l’ironie de Gerhaher qui fait mouche, cette sorte de malice pointue qui s’installe aux quatre coins des poèmes, comme s’il avait lui-même pour les effusions mahleriennes une pointe de tendresse amusée.

L’accuserait-on d’angélisme, de monotonie, de manquer de couleurs et d’aspérités que son Ich hab’ ein glühend Messer nous rappellerait immédiatement à l’ordre, martelant quel frénétique gueulard, quel diseur véhément, quel baryton ample il peut être, oubliant les socquettes blanches du bachelier allemand à la faveur des grosses laines du bucheron alpestre. Certes, de l’angélisme, il n’en manque pas et c’est Mahler qui le pousse, comme à plus de pathos, comme à plus d’abandon encore.

On a écrit dans toutes les langues quel grand accompagnateur Gerold Huber sait être. La nécessité de le répéter est évidente. Mahler a pour les pianistes d’infinies cruautés, ses réductions étant à peu près ce qu’il y a de plus mal fichu dans toute la littérature du lied. Huber s’en sort avec une élégance quasi viennoise et enjambe les difficultés avec la grâce lunaire de Monsieur Hulot. Son implication dans le drame est moins évidente, aux antipodes de l’histrion Julius Drake ; l’accompagnement est feutré et gracieux, il vient renforcer le sentiment de glaciation absolue qui parfois sort des cordes de Gerhaher. Pretez-y attention, quand ces deux là traitent de Mitternacht, c’est avec un peu de givre aux extrémités.
 
Hélène Mante

 

 

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Christian Gerhaher
Mahler: Lieder

1 Rheinlegendchen
2 Ich ging mit Lust
3 Frühlingsmorgen
4 Ablösung im Sommer
5 Wer hat dies Liedlein erdacht?
6 I. Wenn mein Schatz Hochzeit macht
7 II. Ging heut morgen über’s Feld
8 III. Ich hab’ ein glühend Messer
9 IV. Die zwei blauen Augen
10 Zu Straßburg auf der Schanz
11 Das irdische Leben
12 Nicht wiedersehen
13 Phantasie
14 Wo die schönen Trompeten blasen
15 I. Blicke mir nicht in die Lieder
16 II. Ich atmet’ einen Lindenduft
17 III. Um Mitternacht
18 IV. Liebst du um Schönheit
19 V. Ich bin der Welt abhanden gekommen
20 Urlicht

Christian Gerhaher, baryton
Gerold Huber, piano

1 CD RCA

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