Forum Opéra

5 questions à Madeline Bender

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
5 questions
25 juin 2003

Infos sur l’œuvre

Détails

Vous êtes une jeune artiste, mais déjà, vous chantez Constance au festival d’Aix, sous la direction de Marc Minkowski. Que représente cette production pour vous ?

Travailler à Aix-en-Provence est une opportunité merveilleuse et passionnante pour moi. A mon avis, les festivals sont l’endroit idéal pour opérer une prise de rôle, comme se sera le cas pour Constance. D’abord parce que les répétitions sont plus longues, et que l’on ne se sent pas « précipitée ». Aussi, parce que Marc Minkowski est très généreux avec les jeunes chanteurs. Il crée une atmosphère particulière, qui donne au chanteur la liberté d’explorer les limites les plus extrêmes de leurs possibilités vocales. Il encourage les prises de risques, le courage. A Aix, il est possible de travailler lontemps, pour obtenir un pianissimo extraordinaire, ou une nouvelle couleur vocale jamais obtenue encore, ou alors prendre de plus grands « risques » scéniques, comme chanter une contre-note suspendue à une échelle de 6 mètres, ou en train de sauter en l’air. Bien sûr, certains choses ne fonctionnent pas d’emblée, et dans une autre production, nous n’aurions pas le luxe de répétitions suffisantes pour trouver des solutions. Au contraire, dans l’ambiance si particulière d’Aix, les chanteurs ont le temps qu’il faut pour être vraiment créatifs. Et c’est passionnant.

Dans votre répertoire, on croise de « doux sopranos », Mimi et Micaela, et des rôles plus tendus, comme Violetta Valery et Constance. Est-ce une volonté de versatilité ?

Je dois admettre qu’instinctivement, je suis particulièrement attiré par les personnages qui ont un vrai potentiel dramatique. Bien sûr, il est nécessaire de choisir avec précaution les rôles qui sont adaptés à sa voix, lui permettent une évolution naturelle, et bien entendu, je prends cela en considération. Cependant, pour moi, le vrai plaisir de l’opéra a toujours été le théâtre. Et dans ce sens, Contance et Violetta sont particulièrement attirantes. Ces deux femmes sont à la fois très fortes et incroyablement féminines. Il existe des façons infinies d’interpréter et leur musique, et leur personnage. En fait, je trouve que rien ne peut tarir l’intéret, ni le défi que représentent ces deux rôles. Les chanter, c’est un peu se sentir comme un enfant dans une confiserie !

Vous avez été l’Eurydice de Madelena Kozena, dans la production de Robert Wilson pour le Théâtre de Châtelet. Quel souvenir gardez-vous de cette expérience, gravée pour le dvd ?

J’ai en effet des souvenirs très forts de la production de Robert Wilson d’Orphée, et de la collaboration avec Magdalena, et avec Sir John Eliot Gardiner. Cependant, en y repensant, je ne surprend de penser que j’ai été si peu inhibée, alors que je faisais mes débuts à Paris, au Théatre du Châtelet, dans un rôle en français, alors que je pouvais à peine, à cette époque, me commander un café dans cette langue ! Heureusement, il s’agissait d’une autre de ces rares expériences ou la « luxueuse » durée des répétitions m’a permis de m’appropier la langue, le style de Wilson, et le rôle. J’ai d’heureux souvenirs du chant magnifique et intelligent de Magdalena Kozena, et après les répétitions, des nombreux déjeuners que nous avons passés toutes les deux dans le petit restaurant chinois près du théâtre (bien que je me demande toujours comment elle garde une silhouette si fine et élégante avec son goût imodéré pour les beignets à l’ananas !)

Pouvez vous nous parler de vos prochains engagements ?

Je vais chanter le rôle de Pamina à Toulouse cet automne, et au cours de l’hiver, j’aurai la chance de faire ma prise de rôle de Lucia dans une petite compagnie d’opéra, à Birmingham en Alabama. Je reviendrai ensuite à Constance pour une reprise de la production d’Aix à l’opéra de Rouen, et enfin, je chanterai à nouveau Violetta à Vancouver, au Canada. Constance, Lucia et Violetta dans une saison ! Cela parait trop beau pour être vrai !

Quels sont les rôles que vous rêvez d’aborder ?

Je suis plutôt chanceuse en ce moment, car trois de mes rôles rêvés seront à mon répertoire en 2004. En plus de Violetta, Contance et Lucia, j’aimerais, dans le futur, avoir l’occasion d’explorer le répertoire français, Manon et Juliette notamment. J’aimerais aussi poursuivre dans Haendel : Cléopatre et Semele, par exemple. Anne Truelove, du Rake’s Progress de Stravinsky fait aussi partie de la liste de mes « 10 rôles rêvés », de même que certaines héroïnes de Mozart plus sombres, comme Elektra. Peut-être avez-vous suivi mon fil conducteur … toutes ces femmes sont de fascinantes figures de théâtre !

Frédéric Théret
 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Se réinventer ou mourir : l’opéra face à son destin

Actualité

Saison 2023-24 : les programmes

Les programmes 2023-24 des principales institutions lyriques de France, d’Europe et au-delà
Actualité

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview