Vous êtes l’un des plus grands ambassadeurs du chant français, comment se fait-il qu’on ne vous entende pas à l’Opéra de Paris ?
Parce que M. Gall n’aime pas ce que je fais (je suppose) : quand il était à l’opéra de Genève, je n’y ai pas chanté non plus ! C’est d’ailleurs la même chose pour M. Mortier !
Vous troquez Pelléas contre Golaud, vous vous mettez à Barbe-Bleue ; comment évolue votre voix ?
Bien, merci ! Je pense qu’elle évolue « normalement », c’est-à-dire que j’ai beaucoup plus de grave, et que l’aigu est maintenant plus typique du baryton que du baryton-martin; ainsi, la tessiture de « Verlaine Paul » va du sol grave au sol aigu (2 octaves).
Vous venez de participer au Hoffman de Pelly/Minko à Genève ; pourriez-vous nous parler de votre collaboration avec ce duo ?
C’est ma deuxième vraie collaboration avec eux après Belle Hélène, et avant La Grande Duchesse de Gerolstein. C’est toujours un bonheur, car ils ont réussi à créer une véritable équipe, qu’on peut assimiler à une sorte de troupe ! L’ambiance y est festive et joyeuse, mais surtout enthousiaste.
Vous avez chanté les Madécasses à la Philharmonie de Berlin avec Simon Rattle au piano; c’est une forme de consécration, non ? Vous en avez d’autres en vue… des consécrations ?
J’étais très fier, en effet… Mais j’en ai eu d’autres : Gawain de Birtwistle à Covent Garden, Les espaces du Sommeil de et avec Lutoslawski à Varsovie (son dernier concert), Der Prinz von Homburg avec Sawallisch à Munich, et tout ce que j’ai fait avec M. Janowski..; j’espère bientôt enregistrer Golaud ; si c’était avec Simon, ce serait génial ! Et puis, j’ai déposé un projet de livre sur l’interprétation de la mélodie chez Fayard, et si cela était édité, ce serait vraiment une consécration…
Vous aimez qu’on vous appelle « Mr Mélodie » ?
Oui, pourquoi pas, à condition que cela ne soit pas pour me mettre dans un tiroir clos !
Hélène Mante