Suite des turbulences à Rome : un nouveau surintendant a été nommé pour gérer l’opéra et remplacer un homme lige du précédent maire. Carlo Fuortes, déjà bien connu des romains comme administrateur délégué de la fondation Musica per Roma, a également été le commissaire extraordinaire chargé de sauver le théâtre Petruzzelli de Bari de la ruine, ce qui suffit à inquiéter les syndicats romains car il y a acquis une réputation solide de “cost-killer”, très à la mode en ces temps de glaciation budgétaire en Italie. Les sceptiques font mine d’oublier qu’il a justement beaucoup contribué à la renaissance du fameux Petruzzelli. Le conseil d’admnistration de l’opéra est convoqué dès dimanche 22 et déterminera si, pour redresser les comptes de l’établissement – qui traîne une dette sérieuse – il s’avérera nécessaire de recourir au dispositif législatif mis en place récemment par le ministre de la Culture et qui est synonyme, pour les syndicats, de réductions drastiques de moyens. Fuortes s’est voulu rassurant : « les récentes dispositions législatives offrent une possibilité de relance, de redressement et de développement, permettant d’autre part d’accorder la plus grande attention à la sauvegarde de l’emploi et des moyens des agents de l’opéra (…) ».
Cette nomination et les déclarations du maire de Rome, Ignazio Marino, qui s’en est remis à la philanthropie de mécènes éventuels, ont provoqué immédiatement une nouvelle grève, notamment de plusieurs membres de l’orchestre, et la première du Lac des Cygnes, samedi 21, s’est opérée avec musique enregistrée. Désormais, une seule question est sur toutes les lèvres : Muti restera-t-il ? [Cédric Manuel]