Pour son 30e anniversaire, les effets de la crise et les incertitudes planant sur le devenir du Festival Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon étaient redoutés. Le succès est confirmé par le bilan présenté par Jean Pierre Rousseau. Qu’on en juge : 120.375 spectateurs à Montpellier et en région ; 22 concerts payants, dont 4 opéras ; 130 concerts gratuits (dont 29 en métropole et 63 en région) ; 18 conférences et projection (avec l’INA et le CNSMD de Lyon)… La fréquentation et le nombre des manifestations ont crû, dans tous les genres musicaux. Si son intitulé est certainement le plus long, il est porteur de sens : la synergie entre Radio France et le Festival est essentielle. Les habitants de la métropole de Montpellier, sans oublier ceux de la région Roussilon Languedoc, ainsi que les nombreux touristes en sont les heureux bénéficiaires. Audace, découverte et ouverture à tous les répertoires permet de répondre à tous les publics, à toutes les attentes culturelles et de divertissement, jazz, musiques du monde, électro y compris.
Concernant le lyrique, aucune des quatre productions n’a déçu (Don Quichotte chez la Duchesse ; Fantasio ; Erminia, Tancredi, Polidoro e Pastore, d’Alessandro Scarlatti ; La Jacquerie, de Lalo-Coquard), les trois dernières ayant le caractère de révélation, servies par les meilleurs interprètes. Les récitals dédiés à la voix (Anna Reinhold, Sarah Connolly, Marianne Crebassa) et les oeuvres chorales, confiées à des formations très professionnelles ont répondu aux attentes d’un public bon enfant mais aussi exigeant.
La fusion politique et administrative de la région avec celle de Midi-Pyrénées nourrissait de réelles inquiétudes. Elles sont levées depuis que les trois tutelles (Région Languedoc-Roussillon, Métropole de Montpellier et Radio France) ont validé le budget 2016 et sont parties prenantes pour pérenniser le Festival dans le cadre de cette future grande région.
La 9e de Beethoven, avec son message singulier, marquait la fin des festivités. Des quatre solistes, on retiendra particulièrement le nom du ténor Steve Davislim, extraordinaire d’aisance. Un public ravi, ivre de Beethoven, puisque François Frédéric Guy venait d’y achever l’intégrale des concertos, dirigés du piano !