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Paris n’aura finalement guère fêté Britten pour l’année de son centenaire, mais le théâtre de l’Athénée donnera en janvier 2014 The Rape of Lucretia, dans une mise en scène de Stephen Taylor, avec les élèves de l’Atelier lyrique de l’opéra de Paris qu’il avait déjà dirigés dans La Finta giardiniera en 2012. En attendant, l’Angleterre montre l’exemple avec un tout autre Viol de Lucrèce créé pour Glyndebourne dans sa saison hors-festival. L’actrice britannique Fiona Shaw, qu’on a notamment vue à Paris dans le prologue du Dido and Aeneas monté par Deborah Warner, et qui pratique depuis quelques années la mise en scène, a formulé pour l’œuvre de Britten une proposition originale, même si elle rappelle le Giasone de Cavalli vu par Mariame Clément : les deux personnages qui commentent l’action, le Male Chorus et le Female Chorus, sont ici un couple d’archéologues d’aujourd’hui qui exhument très littéralement les personnages de l’intrigue antique. Même si l’on peut supposer que cette production sera ultérieurement reprise dans le cadre du festival d’été, Glyndebourne a déjà fait appel à quelques-uns des meilleurs chanteurs anglophones du moment : si Claudia Huckle (Lucretia) et Kate Valentine ne sont guère connues du public français, le toujours admirable Allan Clayton est le Male Chorus, et Duncan Rock est un Tarquin le Superbe musclé. Attendons maintenant de savoir qui, parmi les élèves de l’Atelier lyrique de l’OnP, interprètera ces mêmes rôles. [Laurent Bury]
The Rape of Lucretia, Glyndebourne on Tour, du 19 octobre au 6 décembre, renseignements sur le site du festival
The Rape of Lucretia, par les élèves de l’Atelier lyrique de l’OnP et l’ensemble Le Balcon, du 14 au 19 janvier, à l’Athénée Théâtre Louis Jouvet, renseignements sur le site du théâtre