On commence à connaître de moins en moins mal la production opératique de Joseph Haydn. Si Le Monde de la lune reste son titre le plus joué (encore récemment à Monte Carlo), Cecilia Bartoli a enregistré Armida, Orlando Paladino est disponible en DVD et a connu une production très remarquée au Châtelet il y a deux ans. L’Isola disabitata est régulièrement interprétée par de jeunes chanteurs, et Aix-en-Provence accueillit à l’été 2008 une réjouissante version de L’Infedeltà delusa. Bref, les choses évoluent peu à peu. Mais il y a un autre versant de la création lyrique haydnienne qu’on ignore encore largement : ses opéras pour marionnettes. Les 26 avril et 24 mai, le Landestheater d’Altenbourg, en Thuringe, propose Die Feuerbrunst, l’un des cinq opéras pour marionnettes que Haydn aurait composés dans les années 1770 pour le château Esterhaza : Philemon et Baucis, le seul dont on est sûr qu’il est l’auteur (1773), trois autres qui ont été perdus (Le Sabbat des sorcières, Didon et Le désir de vengeance puni), et enfin cet Incendie à l’authenticité douteuse, singspiel en deux actes jadis reconstitué par Robbins Landon : si la musique a été préservée (90 minutes), les dialogues parlés ont disparu. Libre à chacun de reconstituer cette histoire de guignol à l’allemande. [Laurent Bury]